Survie en forêt : les 8 conseils de notre expert
Si tu raffoles des longues randonnées en forêt, que tu aimes découvrir des milieux sauvages ou faire du camping ailleurs que dans ta propre cour, il est important que tu connaisses quelques astuces sur la survie en forêt. Thomas, notre spécialiste du plein air, te partage une série de conseils où il présente, entre autres, un aperçu du matériel de base que tu devrais avoir à ta disposition en cas de séjour prolongé (et imprévu!) dans la nature ainsi que les critères à prendre en compte pour orienter tes choix vers du matériel durable, fiable et polyvalent.
Le couteau est probablement l’outil le plus important à avoir sur soi en situation de survie. Oublie les machettes immenses que tu peux voir dans les films ; l’objectif n’est pas de déboiser une forêt entière, mais de posséder un outil polyvalent qui t’aidera dans différentes tâches.
Quand vient le temps de choisir un couteau, il existe un critère déterminant qui doit te guider dans ton choix : la simplicité. En effet, on attend d’un couteau de survie qu’il soit facilement accessible, robuste et qu’il demande le moins d’entretien possible.
Prioriser un couteau à lame fixe - Même si on trouve de très bons couteaux pliants sur le marché, rappelle-toi que leur mécanisme pourrait te faire défaut ou même se briser. Un manque de vigilance lié au stress ou encore un manque de dextérité dû au froid pourrait, par exemple, mener la lame mal verrouillée à se refermer sur tes doigts… et on ne souhaite ça à personne!
Règle générale, on choisira donc un couteau à lame fixe. Ce type de couteau peut être manipulé d’une seule main et te permettra, entre autres, de fendre du bois à l’aide d’un maillet improvisé sans risquer de briser un quelconque mécanisme. Choisis une lame au dos plat, au tranchant continu et une émouture (la partie tranchante du couteau) droite afin de faciliter l’aiguisage.
Préférer l’acier inoxydable - Il est préférable d’opter pour une lame en acier inoxydable afin de minimiser l’entretien. Ces lames ne craignent pas la rouille et garantissent un tranchant efficace relativement longtemps. Il existe aussi des lames en acier carbone mais ces dernières demandent un affutage plus régulier et s’oxydent rapidement sans un graissage adéquat.
Choisir une bonne prise en main - Certains couteaux dédiés à tort à la survie en forêt possèdent des manches extrêmement inconfortables. Si tu souhaites utiliser ton couteau efficacement et sur le long terme, il est donc conseillé de choisir un manche confortable adapté à la morphologie de ta main dominante. De plus, en cas de pluie, il est préférable et plus sécuritaire d’avoir un couteau au manche recouvert d’une surface antidérapante.
Lorsque l’on se retrouve en nature, il est souvent bien utile d’être en mesure de démarrer un feu. Le feu réchauffe, rassure, permet de faire bouillir de l’eau et, si ta mésaventure se prolonge, il deviendra ton meilleur allié pour t’aider à te nourrir et faire cuire certains aliments. Comme pour les couteaux, de multiples options s’offrent à toi. Si tu as de la difficulté à faire des choix, rappelle-toi que ton « allume-feu » doit être fiable, résister aux intempéries et nécessiter le moins d’entretien possible.
Éviter les allumettes : L’allumette, un classique pour allumer les feux, est un choix discutable dans un contexte de survie en forêt. Bien que les allumettes soient très efficaces, tu ne peux en transporter qu’un nombre limité, ce qui t’empêchera d’allumer un feu une fois tes réserves épuisées. Imagine que les conditions météorologiques soient compliquées ou que tes allumettes soient tombées à l’eau… si elles ne sont pas conçues à l’épreuve des intempéries, tes chances d’allumer un feu seront très (TRÈS) minces.
Avoir toujours un ou plusieurs briquets - On parle ici du briquet au butane (ou isobutane) le plus classique et le plus populaire que l’on trouve dans les commerces. Bien que sa durée de vie ne soit pas éternelle, elle est beaucoup plus longue que celle d’une boîte d’allumettes. Même mouillé ou submergé dans l’eau, ce type de briquet reste généralement fonctionnel, à condition de le laisser sécher. Pense à en emporter au moins trois : deux dans ton sac, à l’abris de l’humidité, et un sur toi, au chaud, prêt à être utilisé.
Astuces de pro: retire la sécurité qui se trouve sur la molette (alias la roulette) pour faciliter l’utilisation de ton briquet en cas d’hypothermie. De plus, pour avoir facilement accès à du ruban adhésif en cas de besoin (réparation, étanchéification, renforcement), tu peux en enrouler autour de ton briquet.
Adopter le Ferro Rod - Aussi appelé firesteel, cet outil est apparu comme une révolution dans le monde de la survie. Il répond à tous les critères que l’on recherche : il est durable, permet une utilisation prolongée, ne craint pas l’eau et ne demande aucun entretien. Peu importe la température, il ne te laissera pas tomber!
Ainsi, si tu ne devais faire qu’un seul choix, on te conseille d’opter pour le Ferro Rod. Avec un peu de connaissance et de pratique, tu seras rapidement capable de démarrer un feu en toutes circonstances et tout le monde voudra t’inviter en camping.
Transporter une gourde avec soi est une évidence lorsque l’on fait du plein air, car l’hydratation est vitale au bon fonctionnement de notre corps, particulièrement lors d’un effort physique. En situation de survie, il pourrait arriver que tu ingères de l’eau impropre à la consommation par mégarde. Pour éviter cela, il est préférable de transporter sur soi au minimum un contenant étanche, généralement une gourde, et un moyen de purification de l’eau.
Important : les différents processus présentés garantissent le traitement et la purification de l’eau dans des zones géographiques telles que la province du Québec. Assure-toi que ton matériel soit efficace contre les bactéries et les virus présents dans l’eau de la région du monde que tu souhaites visiter.
Faire bouillir l’eau - C’est la solution la plus traditionnelle et la plus saine pour rendre l’eau potable. Laisse bouillir l’eau récoltée dans un contenant adapté (une petite casserole par exemple) pendant au moins cinq minutes et, si nécessaire, filtre ton eau avant de la faire bouillir - - d’où l’intérêt d’emporter deux contenants étanches avec soi.
Évidemment, en fonction de l’activité que tu as l’intention de pratiquer et de la durée de ton séjour en nature, il se pourrait que tu n’emportes pas de casserole avec toi, et c’est pourquoi on te propose une solution alternative.
Utiliser des comprimés de purification - C’est probablement ta meilleure option! Ces comprimés sont facilement transportables, simples d’utilisation et sont capables d’éliminer les bactéries, les virus et la giardia (parasite). Vendus par boîte de 50, ces comprimés sont efficaces et il ne suffit généralement que d’une pastille et de 30 minutes pour traiter un litre d’eau.
Cependant, en dehors d’une situation de survie, n’utilise ce genre de comprimés que de façon occasionnelle. Sur le long terme, ils pourraient avoir un impact sur ta flore intestinale.
Proscrire les pompes à filtre et systèmes de traitement UV - Bien que ces outils soient parfaitement adaptés pour certains types d’expéditions, ils sont souvent chers, encombrants, ne résistent pas très bien au froid et demandent un entretien régulier.
En forêt, la construction d’un abri peut s’improviser avec les matériaux naturels que l’on trouve autour de soi. Cependant, il arrive que l’on doive agir rapidement pour se protéger des éléments, et, dans ces conditions, il peut être éprouvant de réaliser une structure solide, étanche et qui conserve la chaleur. Il est donc primordial d’avoir une solution d’urgence pour ne pas perdre de temps et d’énergie.
Si tu ne prévois pas transporter de matériel de camping dans ton sac de randonnée, l’une des options qui s’offre à toi n’est autre que la fameuse couverture de survie ou couverture isothermique. Elle est notamment conçue pour prévenir l’hypothermie, protéger des intempéries, refléter la chaleur d’un feu ou encore signaler ta présence.
Choisis-en une adaptée à ta taille - Tu dois être en mesure de t’envelopper à l’intérieur de ta couverture de survie comme dans un cocon. Si elle n’est pas assez grande, elle ne te protègera pas convenablement des éléments. Tu devrais être capable de t’asseoir (voire de t’allonger) tout en étant isolé du sol et des précipitations. Face à un feu bien alimenté, tu profiteras au maximum de la réflectivité thermique occasionnée par la membrane en aluminium qui compose la toile.
Opte pour la bâche de survie - La plupart des couvertures isothermiques sont destinées à ne servir qu’une seule fois et ne sont pas très polyvalentes. Pour répondre à cette problématique, tu pourrais plutôt opter pour une bâche de survie, qui allie les propriétés d’une couverture de survie classique mais aussi celles d’une véritable bâche et qui est généralement plus résistante et bien plus durable.
De plus, si l’un des membres de ton groupe n’est plus en mesure de se déplacer par ses propres moyens, la bâche pourra aussi te servir à confectionner un brancard d’urgence dans lequel la personne blessée pourra s’allonger sans risque de déchirer la toile.
Prévois une alternative pour les grands froids - Bien entendu, même le meilleur modèle de couverture d’urgence sur le marché a ses limites. Pendant l’hiver, il est indispensable d’adapter ton matériel. En plus d’une bâche, emporte, par exemple, un sac de couchage adapté aux températures hivernales et un matelas de sol offrant une bonne isolation thermique.
Transporter de la cordelette avec soi n’est peut-être pas la première chose à laquelle on pense, pourtant, elle peut s’avérer vitale en survie. Voici, par exemple, quelques situations dans lesquelles la cordelette te fera gagner du temps et de l’énergie :
Construction d’un abri (solidification d’une structure en bois, installation d’une bâche, montage d’un trépied) ;
Réparation de matériel (lacet, lanière de sac à dos, ceinture) ou couture ;
Conception de pièges pour te nourrir (panier pour poissons ou crustacés, filet de pêche, système de tension ou de contrepoids) ;
Improvisation d’une civière ou amélioration d’une attelle en cas de blessure ;
Sécurisation de la nourriture dans les airs pour la tenir hors de portée des animaux.
Avec de l’expérience et beaucoup de volonté, il est possible de réaliser l’ensemble de ces tâches sans cordelette. Cependant, en attendant que tu deviennes un ou une spécialiste de la survie en nature, la cordelette sera une excellente alliée.
Opter pour le nylon - Bien que plus écologiques, les cordelettes en fibres naturelles, comme le coton ou le chanvre, ne sont pas conçues pour résister aux fortes contraintes et à l’humidité. On recherche un outil robuste, capable de supporter de grandes variations de charges et qui conserve ses propriétés une fois mouillé : la corde en nylon.
Préférer la cordelette statique ou semi-statique - L’avantage, contrairement à la cordelette dynamique, est qu’elle ne se déformera pas (ou presque) sous l’effet de la tension. Cela te permettra, par exemple, d’installer solidement une bâche sans risquer que ton dispositif ne s’affaisse ou ne subisse les effets du vent.
Adopter la paracorde - Cette cordelette est extrêmement polyvalente, légère et durable. Facilement manipulable, même sous la pluie, elle permet de faire des nœuds tenaces qui ne se déferont pas, ce qui en fait l’une des meilleures options sur le marché en termes de cordelette de survie. Si tu te sens un peu pro, tu peux même utiliser les brins de nylon qui composent l’âme centrale de la corde comme fil de pêche ou encore comme fil de couture d’urgence.
À la tombée de la nuit, être en mesure de s’éclairer représente un avantage non négligeable lorsque l’on se retrouve en nature. En situation de survie, la lampe frontale te facilitera la tâche lorsque tu voudras récolter du bois, improviser un abri, chasser ou encore administrer des soins d’urgence peu importe l’heure. Cet outil te permet aussi de signaler ta présence en pleine nuit et, surtout, de réduire tes chances de te blesser en raison de la noirceur.
Voici quelques points à prendre en compte concernant la lampe:
Toujours choisir une lampe frontale - Laisse ta lampe de poche tactique dernière génération à la maison. Il est préférable d’emporter avec toi une véritable lampe frontale pour la simple et bonne raison que le fait d’avoir les deux mains libres te facilitera la vie.
N’oublie pas d’apporter des batteries - L’un des défauts de la lampe frontale est son autonomie. Pourtant, c’est un outil essentiel qui est difficilement remplaçable. Veille donc à toujours placer dans ton sac quelques piles de rechange de bonne qualité en t’assurant de les garder bien au sec. Si tu t’apprêtes à affronter des températures anormalement froides, n’hésite pas à te munir de piles au lithium.
Aujourd’hui, sache que la plupart des lampes frontales disponibles sur le marché possèdent des options de réglage de luminosité, permettant ainsi d’économiser les batteries lorsqu’il n’est pas nécessaire d’éclairer les alentours à pleine puissance.
Prioriser le waterproof - Pour réduire l’entretien au maximum, mais aussi pour garantir la pérennité de ton matériel, il est recommandé de se tourner vers la lampe imperméable. En situation d’urgence, tu t’en voudrais de ne pas pouvoir utiliser ta lampe frontale parce qu’elle a pris un bain!
Transporter une trousse de premiers soins est indispensable, peu importe la durée de ton séjour en nature. Dans un contexte de survie, certaines blessures bénignes peuvent occasionner de sérieuses complications en cas d’infection, d’où l’importance d’être en mesure de prodiguer des premiers soins afin de stabiliser l’état d’une victime, qu’il s’agisse de toi-même ou d’un membre de ton groupe.
Tu peux acheter une trousse déjà complète - Il est facile de trouver de très bonnes trousses de premiers soins dans les commerces. Certaines d’entre elles sont d’ailleurs dédiées aux activités de plein air en régions isolées. Si tu choisis cette option, veille à toujours te renseigner sur le matériel qui se trouve dans la trousse et assure-toi de savoir comment te servir de chacun des éléments.
Tu peux confectionner la trousse toi-même - C’est une alternative très intéressante puisqu’elle permet d’adapter ton matériel à tes propres besoins et aux activités que tu as l’habitude de pratiquer. Afin de ne rien oublier, consulte une liste des éléments indispensables qui doivent se trouver dans ta trousse de premiers soins.
Voici quelques réflexes à adopter concernant ta trousse :
Protège-la de l’humidité - Range ta trousse de premiers soins dans un sac ou un compartiment étanche. Le but est de ne pas endommager le matériel qui se trouve à l’intérieur puisqu’il pourrait devenir inutile une fois mouillé. Rangée de la sorte, ta trousse peut aussi être placée en évidence sur un campement sans risquer de se détériorer.
Veille à ce qu’elle soit facilement accessible - Tu dois pouvoir y accéder le plus rapidement possible. Assure-toi donc de toujours ranger ta trousse de premiers soins dans la partie supérieure de ton sac de randonnée (ou au sommet d’un baril si tu es en canot). Si d’autres aventurières et aventuriers t’accompagnent, informe-les de l’emplacement de la trousse.
Tiens-la à jour - Il est important de toujours remplacer le matériel utilisé dans la trousse de premiers soins par du matériel neuf pour ne manquer de rien la prochaine fois que tu en auras besoin.
Même si tu possèdes le meilleur matériel, tu ne seras jamais à l’abri d’une mésaventure. Pour agir de façon responsable en plein air et afin de mettre toutes les chances de ton côté, tu dois préalablement organiser tes activités. D’ailleurs, il est bon de rappeler que la majorité des situations de survie recensées auraient pu être évitées grâce à un minimum de préparation en amont.
Consulte cette liste de vérification avant chaque départ afin de t’assurer que ton aventure en nature soit des plus relaxantes :
Prépare ton itinéraire - Étudier une carte des sentiers avant ton départ t’évitera bien des problèmes. Emporte un exemplaire avec toi, identifie ton chemin, les abris d’urgence, les points d’eau et les points d’évacuation. Équipe-toi aussi d’une boussole ou d’un GPS au besoin et détaille le plus possible ton plan de sortie si tu planifies un séjour prolongé en plein air.
Préviens tes proches - Avant chaque départ, assure-toi d’informer une personne de confiance du lieu et de la durée de ton activité. En cas de problème, cette personne sera en mesure de prévenir les services d’urgence pour éviter que tu passes plusieurs jours dans la nature à attendre les secours.
Apporte un moyen de communication - Apporte un téléphone pleinement chargé avec toi. Éteins-le pour économiser la batterie et assure-toi de le ranger au sec. Si tu ne sais pas si tu auras accès au réseau cellulaire, munis-toi d’un moyen de communication plus puissant ou d’une balise GPS. Dresse toujours une liste des contacts d’urgence les plus utiles en fonction de l’endroit où tu souhaites t’aventurer.
De plus, tu devrais toujours avoir accès à un sifflet pour signaler ta présence en cas de besoin. Certains sacs de randonnée ont un sifflet intégré, mais si ce n’est pas le cas de ton sac, procure-toi un sifflet qui restera fonctionnel même mouillé.
Habille-toi en conséquence - Pour ta sécurité et ton confort, consulte les prévisions météorologiques avant chaque sortie en plein air afin d’adapter ton équipement à la température. Privilégie le système multicouche et n’oublie pas d’apporter du linge et des bas de rechange dans un compartiment étanche.
Prévois de l’eau et de la nourriture - Avant de partir en randonnée, assure-toi d’avoir rempli ta gourde et d’avoir assez de nourriture pour répondre à tes besoins énergétiques. N’hésite pas à emporter plus de collations qu’il n’en faut!
Identifie ton matériel - C’est un détail qui peut faire toute la différence en survie. Même si cela n’est pas toujours esthétique, il est fortement recommandé d’identifier son matériel à l’aide d’une couleur vive ou même réfléchissante pour ne pas l’égarer en pleine nature.
Évidemment, on ne devient pas spécialiste en survie du jour au lendemain, mais ces quelques conseils te permettront d’être bien préparé.e pour ta prochaine aventure en plein air et de te munir du matériel de base nécessaire pour assurer ta sécurité en cas d’imprévu. Si tu souhaites essayer ton matériel ailleurs que chez toi, il est important de le faire de façon respectueuse : veille à toujours te conformer aux réglementations locales, consulte l’indice de feu du jour et ne chasse aucun animal ou ne cueille aucune plante sans en avoir l’autorisation. Pour adopter une attitude responsable dans tes activités de plein air et pour t’assurer de minimiser le plus possible ton impact sur le territoire, consulte les sept principes proposés par notre partenaire Sans trace Canada.
Tu aimerais faire une expédition de plusieurs jours en milieu sauvage? N’hésite pas à te former auprès d’organismes spécialisés et à approfondir tes connaissances en termes d’équipement, de premiers soins et de préparation!